Redessiner le geste agricole

© Louna Quienne
A partir des recherches traduites graphiquement sur les étapes de culture et de récolte du blé, Clara Gervais propose trois outils, dont la fonction se veut à la fois sociale, écologique, et nourricière.
Au préalable, elle mène une enquête en rencontrant des paysans, agriculteurs, agronomes. Leurs expériences respectives donnent corps aux controverses qui pèsent sur les espaces cultivés en termes d’écologie, de modèle économique, de structure sociale. Elle choisit d’étudier les outils et procédés que les machines motorisées et l’agriculture intensive ont rendus obsolètes : charrue, herse, semence manuelle, faux, tamis… Avec eux, des gestes, et des communautés ont disparu des pays dits “développés”, qui demeurent notamment dans les territoires colonisés ou décolonisés et continuent de structurer les groupes humains.
Le premier dispositif est une herse modulable. Deux vélos sont reliés en tandem horizontal, conçus pour s’adapter aux terrains irréguliers, à la manière d’un vélo des sables. A cette structure, un module est ajouté, qui permet tantôt de labourer, de semer ou de récolter.
Une fois le blé récolté, vient le battage, pour séparer le grain de l’épi ; l’aire prototypée fonctionne manuellement.
Enfin, pour débarrasser le grain de son enveloppe, ou vanner le blé, Clara Gervais réinvente un tamis, dont la maille peut être changée en cours de travail. Il s’agit de le secouer en rythme, en groupe.

© Louna Quienne

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